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Un chalet en A

Article en rédaction

L’architecture et le design d’après-guerre, et jusque dans les années 1980, ne sont généralement pas regardés avec indulgence aujourd’hui. L’architecture de montagne en particulier, du fait de son expansion rapide et souvent répétitive, de son manque d’adaptation au contexte, est peu attractive, d’autant plus que les standards de confort ont beaucoup évolué — et que dire des normes thermiques et d’étanchéité à l’air !

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C’est un de ces petits chalets en A, qu’un couple a acquis pour en faire une résidence de week-end d’abord, et principale à terme. Initialement construit isolé en haut d’un hameau agricole et intégré comme un petit objet posé dans le coteau montagnard, il s’est vu agrandir en contrebas par un volume à toit plat lui offrant une terrasse, et on lui a adjoint un vaste garage, l’ensemble étant unifié par un bardage peint de teinte rouge sombre.

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Malgré cette tentative d’unification, l’architecture était disparate, avec des matériaux étrangers au site (soubassements en brique flammée, soutènements paysagers trop clairs) et des volumétries étrangères l’une à l’autre malgré la petite échelle de l’ensemble.

Le terrain naturel avait été aplani tout autour du chalet, rompant son intégration à la pente, et la terrasse, certes généreuse, était en pratique inutilisable car balayée par le vent du nord.

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A l’intérieur, malgré la petitesse des espaces, le chalet était chaleureux avec son parquet et l’expression assumée de son mode constructif en chevrons formant fermes. Mais en l’état, il ne pouvait convenir aux besoins actuels et futurs des clients : la pièce de vie était rendue encore plus exiguë depuis la création d’un escalier pour descendre dans l’extension, il manquait un vrai salon, ainsi qu’un accès commun pour les pièces du bas et le chalet lui-même.

Et avant tout, une rénovation thermique était indispensable, le bâtiment n’étant finalement qu’un grand toit quasi non isolé, ni étanche à l’air !

(image plan projet)

L’ambition du projet a été celle de répondre, d’un seul geste, aux problématiques d’accès, de superficie et d’usage des espaces extérieurs, dans un droit à construire limité à 30 m², et à la problématique architecturale : comment réaliser l’extension d’un chalet asymétrique en A ?

 

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Rénovation 1960

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Dans les piémonts de la chaîne de Belledonne, entre la grande ville et les hauts sommets, une villa typique des années 1960 attendait une seconde vie.

Vaste et bien construite, elle était cependant conçue comme le serait un appartement en étage, déconnectée de son pourtant magnifique environnement : des espaces très intériorisés, peu de portes-fenêtres, pas ouvertes sur les plus belles vues, et un peu surélevée par rapport au terrain. Quant au confort, une isolation minimale (doublage intérieur brique avec mince plaque de polystyrène, laine de verre moisie dans les rampants de toiture), des menuiseries simple vitrage et une chaudière au fioul incitaient à tout revoir.
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Construite à l’écart du village dans une forte pente, elle se trouvait en zone de risques naturels (ruissellement sur versant, glissement de terrain) et ses eaux usées étaient rejetées sans traitement dans le coteau. Ces deux problématiques techniques ont été d’abord résolues, par l’édification d’un mur de soutènement en amont de la maison, et par la réalisation d’un assainissement autonome par phyto-épuration intégré à la pente.
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La structure de la maison, en deux travées, était bien lisible, avec le garage du côté de l’allée d’accès, et le séjour à l’angle le plus exposé sur le paysage.

Mais la cuisine, séparée dans une modeste pièce mal exposée, n’était pas adaptée à une vie familiale, le salon restait centré sur sa lourde cheminée, et le cœur de la maison se perdait en couloirs sombres.
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Le projet a consisté à dégager toute la travée aval de la maison, la plus en contact avec le terrain et le grand paysage, et à y élargir les baies. L’angle sud, en particulier, avec sa vue sur les sommets de Belledonne et son accès à la partie plate du terrain, a été ouvert en angle et prolonge la pièce de vie par une terrasse de plain-pied. La cuisine a été relocalisée à l’est, pour profiter de la lumière du matin, ouverte en alcôve sur la pièce de vie et à proximité immédiate des réseaux techniques.

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Au-delà de cette restructuration fonctionnelle, le projet avait aussi pour priorité l’amélioration thermique et du confort de la maison. Le choix d’une isolation thermique par l’extérieur s’est avéré adapté à cette maison aux façades lisses (laine de paille de riz), l’isolation de la toiture entre chevrons a été remplacée et épaissie (ouate de cellulose), et de l’isolant a été intégré à la reprise des sols (polyuréthane).

Les menuiseries ont toutes été remplacées par des châssis bois performants, avec des stores brise-soleil sur les grandes baies, et la chaudière fioul et la cheminée ouverte ont laissé place à un poêle à bois mixte bûches/granules, dont la souplesse d’usage apporte satisfaction aux clients.

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En façade, la simplicité des lignes de la maison a été conservée, avec un enduit minéral clair sur l’ITE. Un ruban de bardage enveloppe l’angle sud de la maison, intégrant les nouvelles baies et traduisant à l’extérieur les nouveaux espaces intérieurs. Une casquette en bois accompagne ce mouvement, abritant les baies du soleil d’été et offrant un espace de transition intérieur/extérieur.

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Ce projet est pour moi un cas d’école : le parc de maisons de ce type est gigantesque en France, et les enjeux de le rénovation doivent primer sur ceux de la nouvelle urbanisation. Aimons ce qui est déjà là, faisons-lui raconter de nouvelles histoires, plus ancrées dans nos territoires, plus attentives à nos sens !

Missions : Mission complète en co-traitance avec Magued Sabbagh

Une géonef dans la pente

 

Une famille créative, bricoleuse et désireuse de retrouver soleil et espace, a décidé de quitter son fond de vallée de Chartreuse pour monter sur les hauteurs mieux exposées, là où, sur un coteau assez densément boisé, la route du village égrène d’anciens hameaux agricoles plus ouverts, environnés de jardins, vergers, prairies.

Le terrain choisi, issu du lotissement d’une ancienne propriété, est une bande de terrain assez pentue, en contrebas de la route et de la plateforme d’accès au lotissement. Plantée de quelques épicéas, elle compte aussi un vieil et majestueux érable.

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Pente assez prononcée vers l’Est, grand feuillu existant à mi-pente au sud, régime des vents spécifique à cette vallée encaissée, la maison cherche à tirer le meilleur parti du potentiel bioclimatique du terrain et à offrir une intégration paysagère réussie.
Soucieux à la fois de maximiser les apports solaires, d’éco-autoconstruire, et de faire du végétal une composante à part entière de leur habitat, les clients souhaitaient un habitat directement inspiré des géonefs (typologie d’habitat bioclimatique d’origine américaine « Earthship »).
Le terrain étant en pente vers l’Est, alors que les géonefs sont conçues pour être mono-orientées au sud avec une serre courant tout au long de la façade et semi-enterrées au nord, l’enjeu du projet a été d’adapter le modèle au contexte et à la topographie.

Pour cela, la maison s’implante dans la longueur de la parcelle avec un angle qui constitue le meilleur compromis entre l’orientation solaire sud et la préservation du système racinaire de l’érable existant. Le profil typique des géonefs est « cassé » en escaliers sur trois volumes pour s’adapter à la pente, avec des toitures plates et végétalisées de manière à « rendre » en toiture les surfaces prises au sol.

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Construite en ossature bois local sur soubassement maçonné, la maison est largement vitrée au sud, où elle est doublée d’une serre qui permet à la fois le préchauffage de l’air en hiver, la protection solaire en été, et des cultures potagères. Les autres façades et les toitures sont isolées en bottes de paille, avec un enduit terre côté intérieur. Les dalles basse et le refend intérieur, contre lequel s’appuie le poêle, apportent l’inertie thermique nécessaire. Quant aux toitures-terrasses végétalisées, elles participent au confort d’été, à la fertilité de la parcelle, et jouent un rôle dans le stockage et la diffusion lente des pluies d’orage, dans cette zone d’aléas de glissements de terrain.

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A l’intérieur, la maison se structure en trois zones : un volume qui assure les fonctions d’abri-voiture, d’entrée abritée et d’atelier de menuiserie ; un volume « espace jour » avec les pièces de vie prolongées par le volume de la serre ; un volume « espace nuit » avec les chambres et un bureau multifonctions.

Ce choix de fragmenter le schéma traditionnel d’une géonef, en trois volumes de plain-pied avec la pente, permet d’ouvrir des vues vers le paysage de la montagne du Néron à l’Est, depuis la pièce de vie, la salle de bain et le bureau, par-dessus le toit du volume suivant en contrebas. C’est un enrichissement du modèle, qui n’offre habituellement que des ouvertures en second jour, et une réponse au souhait d’être fortement connecté au paysage depuis les différents espaces.

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Atypique par ses volumes dans ce paysage de Chartreuse, la maison présente deux façades principales très différentes. Si la façade sud, sans vis-à-vis, développe ses baies et sa véranda face au soleil, la façade nord, du côté de l’accès et face au reste du lotissement, reste discrète car assez peu affleurante au-dessus du terrain, avec des parties visibles bardées de bois brûlé.

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Si les fondations sont réalisées par une entreprise, toute la charpente est assemblée en autoconstruction accompagnée, et le second oeuvre entièrement en autoconstruction.

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Missions réalisées : Avant-Projet, Permis de Construire, études de Projet sur le Clos-couvert