Rénovation-extension d’un chalet en A

 

L’architecture d’après-guerre, et jusque dans les années 1980, n’est généralement pas regardée avec indulgence aujourd’hui. L’architecture de montagne en particulier, du fait de son expansion rapide et souvent répétitive, de son manque d’adaptation au contexte, est peu attractive, d’autant plus que les standards de confort ont beaucoup évolué — et que dire des normes thermiques et d’étanchéité à l’air !

Parmi les typologies d’architecture de montagne développées dans les massifs alpins, on trouve le chalet dit « en A », toiture à deux pans de forte pente touchant le sol et abritant un ou plusieurs niveaux, architecture un peu à mi-chemin entre une maison et une toile de tente canadienne.

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C’est un de ces chalets en A qu’un couple a acquis pour en faire une résidence de week-end d’abord, et principale à terme. Initialement construit isolé en haut d’un hameau agricole et intégré comme un petit objet posé dans le coteau montagnard, il s’est vu agrandir en contrebas par un volume à toit plat lui offrant une terrasse, et on lui a adjoint un vaste garage, l’ensemble étant unifié par un bardage peint de teinte rouge sombre.

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Malgré cette tentative d’unification, l’architecture était disparate, avec des matériaux étrangers au site (soubassements en brique flammée, soutènements paysagers trop clairs) et des volumétries étrangères l’une à l’autre malgré la petite échelle de l’ensemble.

Le terrain naturel avait été aplani tout autour du chalet, rompant son intégration à la pente, et la terrasse, certes généreuse, était en pratique inutilisable car balayée par le vent du nord.

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A l’intérieur, malgré la petitesse des espaces, le chalet était chaleureux avec son parquet et l’expression assumée de son mode constructif en chevrons formant fermes. Mais en l’état, il ne pouvait convenir aux besoins actuels et futurs des clients : la pièce de vie était rendue encore plus exiguë depuis la création d’une trémie d’escalier pour descendre dans l’extension, il manquait un vrai salon, ainsi qu’un accès commun pour les pièces du bas et le chalet lui-même.

Et avant tout, une rénovation thermique était indispensable, le bâtiment n’étant finalement qu’un grand toit quasi non isolé, ni étanche à l’air !

L’ambition du projet a été celle de répondre, d’un seul geste, aux problématiques d’accès, de superficie et d’usage des espaces extérieurs, dans un droit à construire limité à 30 m², et à la problématique architecturale : comment réaliser l’extension d’un chalet asymétrique en A ?

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Le parti-pris a été de construire un nouveau volume à cheval sur la partie nord de l’extension-terrasse. Ce volume, bien que modeste, permet à la fois de créer une entrée commune aux deux parties du chalet, avec un escalier bordé de rangements, d’offrir un salon généreusement ouvert sur le paysage et recevant le soleil, et de retrouver un usage de la terrasse, d’une taille qui reste généreuse et enfin protégée du vent.

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L’intégration architecturale de ce nouveau volume repose sur une reprise des lignes de toiture caractéristiques du chalet d’origine, avec un prolongement visuel sur le socle de l’extension-terrasse de manière à reléguer celui-ci au second plan, et à affirmer le dialogue des deux volumes bois aux formes aigues.

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A l’intérieur, la nouvelle extension reprend l’expression structurelle des chevrons-fermes du chalet d’origine, et offre une grande profondeur visuelle aux espaces, faisant oublier leur configuration autrefois étriquée.

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