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Coquillage végétal

 

Quelque part entre Lyon et Grenoble, une jeune famille souhaitait s’installer dans un environnement propice à leur intérêt pour le jardinage, les animaux, l’apiculture et à leur recherche d’un confort naturel, avec un accent mis sur la lumière dans les espaces de vie.
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Le terrain, dans un petit lotissement de trois maisons, offre une situation très favorable malgré sa forte pente : un accès en retrait du chemin communal, une exposition plein sud, une vue dégagée sur les lointains, une ambiance forestière en partie haute
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Malgré ces avantages, la parcelle présente quelques défis : avec un accès contraint et en partie basse, comment créer un accès naturel au niveau de vie ? Et par la même occasion, offrir un « soclage » harmonieux à la maison ? Avec l’exposition solaire vers l’aval, comment éviter de carrément tourner le dos au reste de la parcelle en contre-haut ?

Après l’exploration de plusieurs esquisses c’est un design global, inspiré par une approche permacole, qui a guidé l’architecture de la maison à partir de la réflexion en plan masse :
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Une terrasse circulaire est ménagée à mi-pente, pour offrir un espace d’usage au cœur de la parcelle ; de là se développe un modelage paysager en spirale, qui organise et connecte les différentes zones du terrain, leurs cheminements et leurs plantations. La maison, en s’enroulant en limite basse de cette terrasse, apparaît alors comme un prolongement de ce modelage paysager, avec sa toiture végétalisée qui prend racine dans la prairie.
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Le soclage, qui abrite un garage et un atelier, reprend quant à lui les enrochement calcaires déjà présents le long de l’allée d’accès au lotissement.

La maison s’organise donc selon un plan organique rayonnant, propre à recevoir les apports solaires du matin au soir, tant de manière passive à travers les vitrages, que de manière active avec une grande casquette solaire thermique, qui assure l’essentiel des besoins en eau chaude sanitaire et en chauffage par le sol.

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Au niveau principal, la maison s’organise en 6 travées rayonnantes. La première est un porche d’entrée couvert d’une pergola, accessible par une rampe enherbée depuis l’accès véhicule en contrebas. Dès le fond de ce porche apparaît un mur en brique courbe, qui guide le cheminement et structure la maison entre espaces servants semi-enterrés au nord, et espaces servis au sud.

Deux travées sont consacrée à la zone nuit, deux autres à la zone jour, avec une mezzanine en double hauteur sur le séjour, coiffant la cuisine et le cellier, et largement ouverte sur la terrasse au nord.

Enfin, une dernière travée, à l’ouest, accueille des aménagements paysagers de proximité : terrasse repas, bassin d’agrément, liaison directe vers la terrasse centrale en contre-haut.

D’un point de vue technique, la maison traduit la recherche d’un compromis entre approche low-tech et recours à des technologies fiables : construite en ossature bois isolée en bottes de paille, profitant de l’inertie de la dalle basse, du mur brique et des enduits terre, elle capte et retient les calories avec des triples vitrages et sa ventilation double flux, chauffe son eau et ses sols avec une centrale solaire en toiture. Une attention particulière est apportée à la ressource en eau puisque celle-ci est absorbée et stockée depuis la toiture végétalisée pour être ensuite assainie et distribuée dans la maison, et phyto-épurée avant d’être infiltrée.

Entre la maison de hobbit et le loft industriel, références initiales (contrastées) des clients, cette maison assume une identité bien à elle, qui sera aussi déclinée dans les aménagements intérieurs !

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Mission réalisée : Mission complète, livraison 2022

Un p’tit coin wabi-sabi

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Quelque part, serti au cœur d’une forêt reculée d’Europe, une ville ferme… On raconte que c’est un sanctuaire qui abriterait des fées… Ce qui est sûr, c’est qu’il constitue un lieu de ressourcement pour des visiteurs du monde entier.

S’il faut, dans des conditions rustiques mais conviviales, leur offrir gîte et couvert, il faut également prévoir un petit coin accessible, minimalement confortable, et cohérent avec l’esprit des lieux !

Le choix de toilettes sèches s’imposait : économie de la ressource en eau dans ce site non raccordé au réseau public, ressource en litière à proximité (scieries). En aval du captage d’eau potable, proche du compost et du jardin, à proximité de la maison et des différentes zones d’hébergement, le petit pavillon est judicieusement placé.

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Une structure primaire était déjà en place : une plateforme de plain-pied avec le chemin d’accès, abritée par un toit qui pourra recevoir des panneaux solaires, et un niveau technique inférieur pour recueillir les urines et les matières solides de manière séparée. L’enjeu était d’en achever l’aménagement.

Pour moi, il s’agissait de dépasser deux contraintes : une localisation privilégiée en entrée de site pour ce bâtiment trivialement utilitaire, et aussi une structure d’aspect néo-rustique assez banalisante en l’état. Je me suis souvenu des propos de Junichiro Tanizaki au sujet des toilettes traditionnelles japonaises, dans son Eloge de l’ombre :

« Il n’est, pour apprécier pleinement cet agrément [se soulager], d’endroit plus adéquat (…) d’où l’on peut, à l’abri de murs tout simples, à la surface nette, contempler l’azur du ciel et le vert du feuillage. (…) C’est l’endroit le mieux fait pour goûter la poignante mélancolie des choses en chacune des quatre saisons, et les poètes de haïkaï ont dû trouver là des thèmes innombrables. »

Entre le caractère forestier des lieux et celui, ludique et amical, de l’accueil qui y est pratiqué, l’identité proposée pour ce petit coin sera à la rencontre entre un pavillon de thé et un nichoir à oiseaux.

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Etant le premier bâtiment visible du chemin d’accès, il présente une façade plutôt fermée pour à la fois taire sa fonction et oublier le bavardage de son ossature. L’expression d’un volume simple, en bardage bois vertical, fait pendant au volume de la grange et renforce le point focal et cœur du lieu de vie : l’allée couverte et ses portes coulissantes. Cependant, quelques singularités dans les formes et ses matériaux interrogent déjà sur la fonction.

De planches droites en dosses puis en branches brutes, le bardage se fait plus rustique et plus ajouré, jusqu’à donner accès au lavabo et aux cabines.

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Les deux principales cabines de toilettes s’ouvrent généreusement sur le paysage du vallon, au travers de grandes ouvertures qui jouent avec la structure du pavillon et offrent une expérience de « cabane dans les arbres », pour faire d’une activité triviale une expérience attentive et joyeuse, tous les sens en éveil.

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Mission réalisée : Conception architecturale, accompagnement chantier participatif

Staglieno

Gênes, sur la côte ligure, est une ville étonnante. Loin du charme riant des grandes cités italiennes, c’est un romantisme chaotique, fait de confrontations et d’ambiguïtés, qui s’y exprime.

Son centre ancien, l’un des plus étendus et des plus denses d’Europe, apparaît comme un labyrinthe étroit, propice aux rencontres inattendues et aux chocs visuels.

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Mais l’un de ses lieux les plus étranges est l’immense cimetière de Staglieno, gigantesque miroir des vanités de la bourgeoisie génoise, qui épouse le relief montagneux selon la même stratégie que la ville toute proche.

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Crazy House

 

La ville de Dalat, dans la cordillère annamitique, offre un environnement tout à fait décalé par rapport au reste du Vietnam. La fraîcheur due à l’altitude a incité les anciens fonctionnaires français à y installer leurs villas, leurs hôtels, leurs établissement d’enseignement religieux…

La végétation tropicale d’altitude a dû céder la place à des pinèdes semées par hélicoptère, des lacs artificiels ont été aménagés, formant avec les nombreuses cascades environnantes un paysage évoquant certaines régions françaises.

Crazyhouse00 Lire la suite