Sur la route d’Evora…

La route nationale 18, dans l’Alentejo, au Portugal, traverse une plaine agricole aride, écrasée de soleil, sans la moindre parcelle d’ombre. Elle passe aujourd’hui sans s’arrêter devant un ancien abreuvoir pour le bétail. Deux murs, aux tracés rectangulaires et semi-circulaires emboîtés, définissent un enclos de maçonnerie partiellement ouvert sur la route.

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Le mur en amphithéâtre le long de la route offrait d’abord aux voyageurs des assises et des fontaines avec une distinction de nymphée antique. Au revers, un abreuvoir pour le bétail s’étire tout du long, et au sol un long bassin bas fend l’herbe verte. A l’axe du bassin, un arbre touffu. Sous l’arbre, sur les marges de l’enclos, des plages d’ombre pleine.

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Ce ne sont que deux murs, tracés dans la paysage, à peine de la construction, mais pleinement de l’architecture. Une architecture faite de murs chaulés de frais, bien sûr, écrans contre l’horizon dévorant, et refuge géométrique pour le voyageur déboussolé ; mais aussi une architecture vivante du son de l’eau, de ses reflets, de l’ombre salutaire qui la traverse au rythme circadien. 

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