La demande pour ce projet, situé dans la belle région du Trièves, était double :
- Une maison organisée spécifiquement pour un père et une mère non-cohabitants, autour de leurs enfants ; mais qui puisse s’adapter facilement à des changements de schéma familial ou à une mise partielle en location.
- Une maison saine, très peu énergivore, et éco-construite : l’isolation en paille faisait partie du cahier des charges de la cliente
A cela s’ajoutait le règlement local d’urbanisme, dans l’Aire de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine de Mens qui apportait, malgré le contexte de hameau lâche de maisons récentes pour la plupart, des contraintes importantes sur l’implantation et l’expression architecturale de la future maison.
Heureusement, la faible distance du centre bourg, le voisinage peu contraignant, le terrain presque plat, la bonne exposition solaire, les vues intéressantes sur les montagnes environnantes constituaient autant d’atouts favorables au projet.
Afin de trouver une mise en espace qui résolve toutes les contraintes, une étude de faisabilité confrontant plusieurs scénarios contrastés a permis de clarifier la vision du projet, au prix de nombreux aller-retours.
Le choix s’est porté sur une implantation parallèle au chemin communal, avec une toiture traditionnelle à deux pans dans le sens de la longueur. Un petit abri annexe permet d’abriter les vélos et la matériel de jardinage.
De type longère, la maison est organisée en trois « tranches » : un logement sur deux niveaux à l’est bénéficie de la vue sur l’Obiou, un autre logement sur deux niveaux à l’ouest bénéficie lui de la vue sur le mont Aiguille. Quant à la partie centrale, elle est modulable pour être attribuable en tout ou partie à l’un ou l’autre des logements, en fonction des besoins.
Celle-ci, à rez-de-chaussée, offre une grande pièce traversante qui ouvre sur le jardin au nord, et se prolonge côté sud par une vaste terrasse couverte d’une pergola végétalisée, qui abrite les entrée privatives. Cette grande pièce, à usage de pièce commune, d’accueil d’activités ou de salon privatif, peut communiquer vers chacun des appartements. A l’étage, le plateau correspondant est destiné à des chambres pour l’un ou l’autre logement.
D’un point de vue constructif, le bâtiment est édifié en ossature bois sur un soubassement maçonné. Les murs périphériques sont isolés au moyen de bottes de paille en pose verticale avec feuillure, ce qui permet d’offrir une isolation continue et un support homogène pour recevoir un enduit terre. Les façades sont enduites à la chaux ou bardées de bois brut. La toiture est quant à elle isolée en ouate de cellulose insufflée.
Le haut pouvoir isolant de la paille, associé à des menuiseries triple vitrage pour les orientations nord, est et ouest, et l’inertie thermique apportée par la dalle basse, les refends lourds et les enduits terre, permettent d’offrir un très bon confort thermique à la maison ; un poêle à bois de faible puissance suffit à la chauffer en hiver, et des panneaux solaires en toiture assurent l’essentiel de la fourniture d’eau chaude.
L’ensemble de ces matériaux est également choisi pour leur qualités de régulation de la vapeur d’eau et dans une recherche de confort acoustique, essentiel dans cette maison abritant plusieurs unités de vie.
Missions réalisées : mission complète